Contrairement au 17° siècle, où il y avait un sorcier pour 10 000 femmes, la sorcellerie au 19° siècle est surtout une affaire d’hommes…
1. Le sorcier
a. Qui est-il ?
– Naitre ou devenir sorcier?
Certaines régions ont la réputation d’être des repères de sorciers, ce qui pouvait créer de sérieux problèmes pour les gens originaires de ces régions. Cette réputation vient de la proximité d’un lac, d’un étang, d’une forêt (lieux peuplés de créatures extraordinaires).
Comme pour les loups-garous, il y a certaines croyances pour les enfants « élus » :
- naître dans la nuit entre la Toussaint et le Jour des Morts
- naître après le décès de son père
- naître le 7° ou 9° d’une lignée exclusivement masculine (féminine en Normandie)
- avoir une marque distinctive
- avoir une tache de vin
- avoir la langue fourchue
Autrement, on peut hériter du pouvoir d’un autre, en lui serrant la main sur son lit de mort : le successeur, plus jeune, hérite de tous les secrets, les pratiques, les péchés et les maléfices du sorcier. S’il n’y a pas de poignée de main, alors le premier nouveau né du village devient l’héritier. L’exorcisme peut briser ce cercle vicieux. Sans héritier, l’âme damnée agit encore et il y aura une catastrophe dans l’année.
On peut devenir sorcier : il suffit d’appeler le diable à l’aide d’un rituel, qui diffère selon les régions.
Il faut se rendre aux douze coups de minuit avec une poule noire dans un endroit précis (cimetières, champs triangulaires, chapelles isolées, calvaires…), crier trois fois « qui veut de ma poule noire ? » ou tracer un cercle à reculons en disant « poule noire, poule noire, apporte-moi des écus », ou allumer un feu, cuire la poule, la manger en lançant les os par dessus son épaule. Le diable apparaît alors pour faire signer un contrat avec le sang de la main gauche, le diable promet trésors et satisfaction à son serviteur en èchange de son âme et d’une mauvaise action par jour…
Contrairement au 17° siècle, il n’y a plus de sabbats, le sorcier voit son maître au début et à la fin du contrat, il n’y a plus de culte pour Satan.
– Son apparence, son métier
Plusieurs métiers sont considérés comme suspects :
Les colporteurs passent pour des jeteurs de sort, en effet, ils ont beaucoup d’amulettes, de talismans pour le bohneur, la chance
Les charlatans, équilibristes, illusionnistes, bohémiens et montreurs d’ours sont également considéré comme des sorciers ; ils ont des relations avec les animaux, ils peuvent faire des choses hors du commun (don du Diable…)
Les maréchals-ferrants et les forgerons travaillent tous les jours avec le feu, le feu est synonyme d’enfer et de démon. Ils peuvent transformer le fer comme ils veulent.
Les sonneurs de vieille et de musette, car la musique a un effet étrange sur les hommes et animaux.
Les prètres sont également suspectés de sorcellerie.
Les fossoyeurs, car ils sont en contact direct avec les morts, les cercueils et la terre des cimetières
Les bergers, car ils ont la connaissance des animaux, des étoiles, des plantes, ils savent comment guérir les bêtes….
En général, le sorcier est un homme seul, veuf ou célibataire (situation non conforme car l’équilibre repose sur la famille). Il est âgé et a une anomalie physique (yeux rouges, nez crochu, bossu, boîteux, borgne…). Il vit seul, s’habille bizarrement, parle à son chat (noir évidemment), son corbeau, son crapaud ou son rat…
b. A la ville
Au 17° siècle, des sorciers prononçaient des messes noires pour de riches comtesses ou des courtisanes qui veulent qu’un homme tombe amoureux d’elles. Après, avoir été abandonnée à la fin du 18°, l’alchimie, avec la recherche de la pierre philosophale et de la transmutation des métaux, revient à la mode au 19º, avec l’ésoterisme, les sciences secrètes, le satanisme…. On appelle cela l’occultisme de salon. La cartomancie, le somnambulisme et la « claire-voie » connaissent un succès fou. Les cartomanciennes s’offrent des encarts publicitaires dans les journaux et envoient des cartes de visite. Il y a aussi des sectes lucifériennes, qui pratiquent messes noires et orgies.
Parmi les cartomanciennes les plus connues, on trouve :
- Mme Léa et Mme Alexandre
- Mme Astaroh
- Melle Lenormand (elle a dans son carnet de rendez-vous des clients tels que Napoléon, Joséphine ou Metternich…) Elle a d’ailleurs eu des problèmes avec la police… elle a été qualifiée de sorcière… Officiellement, elle ne fait que le tarot, mais elle évoque aussi les esprits par le sacrifice de poules et chats noirs. Elle gagne environ 20 000 F par an.(je ne connais pas l’équivalent en Francs « actuels » ou encore en Euros, mais je pense que c’est déjà pas mal pour l’époque.)
Le spiritisme est aussi à la mode, bien que l’Eglise l’ait interdit en 1856. La preuve en est le Livre des Esprits de Allan Kardec en 1857 a été republié jusqu’en 1912 (57° édition !).
c. A la campagne
– Religion et superstition
Dans la maison, les crucifix, les images de la Vierge , les boîtes de sel et les œufs du Vendredi Saint cohabitent avec chouettes écartelées (animal nocturne donc forcément nuisible), bouquets d’herbes protectrices (buis, houx, aubépines, herbes de la Saint Jean , ails). Les villageois croient que ce qui est ancien est forcément bon, c’est pourquoi ils ne faisaient pas du tout confiance à la médecine. Les progrès médicaux et scientifiques font peu à peu disparaître l’image et la pratique de la sorcellerie. Par exemple, quand un champ était maudit (terrain marqué par des épidémies mortelles pour les animaux), on recherchait le sorcier responsable ; or, en 1876, Pasteur découvre le moyen de transmission et le vaccin contre la rage… Mais il faut beaucoup de temps pour faire disparaître ces croyances…
– Aller chez le sorcier
Les villageois n’aiment pas y aller, mais quand quelqu’un est atteint d’un mal inconnu, c’est lui qu’on va voir pour déterminer le mal, la guérison et le responsable…
La méthode la plus répandue pour voir le responsable est celle du seau d’eau : le sorcier crée un tourbillon avec sa baguette. Le malade fixe le fond, une fois l’eau calmée, il apercoit le visage de son ennemi. Le sorcier armé d’un couteau le plonge dans l’eau et frappe retournant ainsi le mauvais sort ou brouille l’image, ce qui laisse libre choix au sorcier de jeter un nouveau sort. En dernier recours, on invoque les saints pour déterminer le responsable et guérir le malade.
En général, la guérison n’annule pas le sort, le sorcier guérit le malade en transferant le mal sur un autre support animal, humain ou végétal.
Il y a aussi le « martelage de la rate », pratiquée par le « metze » Chazal en Corrèze pour soigner des affections enfantines ou autres. Les malades et les femmes sur le point d’accoucher venaient « se faire forger » sur l’enclume à la nuit tombée trois vendredi de suite. Bien sûr, n’importe qui ne pouvait pas pratiquer cela, il fallait une parfaite maîtrise de ses instruments. Cette méthode laisse perplexe, qu’est-ce qui guérissait les bienfaits du fer en vibration ou la mise en scène ?
On peut aussi avoir recours à une amulette ou un talisman…
Une amulette protège passivement et attire la chance. On en utilise pout tout : en temps de guerre, en temps de paix, pour éloigner les malheurs, pour vendre ses bêtes à bon prix… Elle peut être composée d’un trèfle à quatre feuilles, d’un morceau de statue de la Vierge ou même d’un bout de chaise de la salle d’attente du médecin… (il a le pouvoir de guérison)
Un talisman exerce une influence active et accorde des dons surnaturels à son propriétaire. Cela peut être un objet ou billet marqué de signes, d’incantations, de prières, d’oraisons attaché autour du cou ou caché sur soi.
Ces petits objets connaissent un succès fou…
Quand on est chez lui, on doit faire attention de ne pas accepter à boire…
Il y a différents objets typiques :
- bouteille d’eau de vipère (vipère vivante mise pendant 8 jours dans un ½ litre d’eau avec de l’alcool)
- tête de mort et clous de cercueil (recupérés minuit dams un cimetière)
- boîtes à crapaud (c’est l’animal maléfique par excellence)
- des cartes de tarots, un tamis et un seau d’eau pour lire l’avenir
- une ou plusieurs stautettes en cire, un cierge béni pour les envoutements
- une baguette de sourcier en noisetier ou coudrier (coupée à l’aube du Vendredi Saint en prononçant une certaine incantation)
- des genêts au rôle ambigu (il se lie les poignets avec pour s’interdire de nuire à autrui ou pour les présenter en se mettant d’accord avec le Diable)
- un attrape-rongeur, rat ou souris
- une chauve-souris (les os entrent dans la composition de poudre au pouvoir érotique et amoureux)
- de la graisse de fumier
- du sel…
– Les évènements spéciaux
Naissance et baptême
Les villageoises vont voir le sorcier du village pour connaître le sexe du bébé. La période entre la naissance et le baptême est une période décisive, car c’est à ce moment que les esprits maléfiques guettent le nouveau-né. L’enfant ne sort pas et il peut être protéger par différents rituels :
- accrocher des extraits de la Bible dans la chambre de la mère
- au moment de la délivrance, allumer un cierge béni et cracher sur le bébé dès que la sage-femme le reçoit
- mettre du sel dans son berceau
- retourner une manche de la brassière
- mettre un morceau de pain dans le berceau
- lui accrocher une médaille et un chapelet
- 3 gouttes de vin dans la bouche de l’enfant et veiller à la lueur du cierge béni Il y a certaines superstitions vivaces qu’il ne faut pas faire (comme celle encore d’actualité de ne pas passer sous une échelle) comme passer l’enfant au-dessus d’une table, balancer le berceau vide, ou présenter l’enfant devant un miroir. Avec le temps et la perte de croyance en la religion, l’écart entre la naissance et le baptême ne cesse de s’accroître. La mère est aussi une cible privilégiée du malin, en effet, une femme sans lait (aliment vital au bébé, à cette époque, il n’y avait pas de lait de substitution) est touchée dans sa dignité et pense immédiatement que cela vient du mauvais sort.
L’amour et le mariage
Trouver l’âme sœur a toujours été une préoccupation importante, il y a toute une flopée de rituel, des poudres mystérieuses.
Nouer trois fois un ruban rouge, plus les nœuds sont serrés, mieux c’est, , toucher la personne avec le ruban, puis l’enterrer le premier vendredi de lune de mai. Trois jours après la personne est conquise.
Pour attirer une jeune femme, lui appliquer à son insu une feuille de bétoine sur son épaule gauche un soir de pleine lune.
Pour trouver un fiancé, la jeune fille doit cueillir à midi une tige de mandragore et la déposer sous la nappe de l’autel avant le début de la messe.
Il existe aussi des rituels pour le malheur des mariés : Nouer une cordelette pendant la lecture des Evangiles et prononcer « Nobal, Ribal, Varnabi », cela entraîne l’impuissance masculine et même la fermeture de la femme, l’absence de descendance est une honte. Pour contrer ce mauvais sort, la mariée porte un bas à l’envers, un anneau brisé, du sel dans sa poche, le marié une pièce dans un soulier et marche sur le châle de la mariée. Quand le mal est fait, le contre sort est de manger un pic-vert saupoudrer de sel béni ou plus morbide, de respirer la fumée émise lorqu’on brûle la dent d’un cadavre récent.
Le tirage de la milice
Au 19e siècle, l’armée se constitue par l’enrolement volontaire et par tirage au sort annuel des conscrits âgés de 21 ans. Pour éviter de passer 7 ans loin de chez soi, il faut entrer dans la salle du tirage avec différents objets : un os ramassé dans un cimetière à minuit, une aiguille utilisée pour coudre un linceul, du sel, des feuilles de glaïeul… On peut aussi coudre quelques grains de sel dans ses vêtements, à conditionqu’on ne connaisse pas le nombre exact, qui correspond au numéro tiré…Chaque région a ses rites. Grâce à ce tirage au sort, le commerce des contre sorts connait un succès fou
Cependant, les lois militaires de 1872 et 1889, instaurant le volontariat et réduisant la durée du service militaire à 3 ans, mettent fin à ce commerce.
– Les animaux
Au 19° siècle, les animaux ont une très grande importance dans la vie de tous les jours, surtout à la campagne .Ainsi, quand un sorcier voulait faire du mal à quelqu’un, il s’en prenait à son bétail ou à sa récolte… il pouvait provoquer la mort, le renversement des charrettes, la coagulation du lait ou le tarissement, une attaque de loups. Vu d’un autre point de vue, si un paysan avait un problème avec une de ses bêtes ou un de ses champs, c’était forcément dû à un sorcier.
Quelques rituels d’ensorcelement :
rouler 3 œufs fécondés dans les poils ou excréments des animaux qu’on veut ensorceler
placer un crapaud dans l’étable pour tarir les vaches
déposer un cœur d’animal calciné au pied des arbres pour perdre une récolte
(le plus connu) la malédiction du seuil : enterrer sous le seuil d’une maison ou étable des objets maudits, chaque personne ou animal qui passe le seuil est maudit et risque maladie et mort. Seul un sorcier peut contrer cette malédiction, il doit trouver les objets et purifier le seuil avec du sel et des oraisons.
Bien sûr, s’il y a des rituels de malédictions, ils en existent aussi de protection…des croix faites de tiges de bouillon blanc à moitié consumé du feu de la Saint Jean , placées au-dessus de l’étable, de l’eau bénite donnée à boire aux bêtes, consommer du fenouil près d’un cimetière, des feuilles de noyer pour les brebis et de vif d’argent pour les vaches, un grain de sel dans le lait pour qu’il ne tourne pas et une croix en sel au fond de la baratte, la prière du loup contre les attaques, une baguette de coudrier coupée à la nuit, une croix de buis et de fer sous les couvées.
Les animaux sont également utilisés dans un certain nombre de rituels… et en général, ils n’en sortent pas vivants…
- cuire un chat noir vivant dans une marmite d’eau bouillante (perte d’âme)
- cuire une poule vivante dans du vinaigre et des clous volés
- suspendre un coq noir vivant 7 jours par les pattes, lui faire boire 3 gouttes d’eau bénite, s’il n’est pas mort le 7° jour, l’achever avec des oraisons (pour venir à bout de tout maléfice)
- prendre un chien par la queue et le faire tournoyer 65 fois au-dessus de sa tête…
2. La sorcellerie face à la loi
Selon la loi de l’époque, la sorcellerie s’assimile à une escroquerie, et les peines peuvent aller de 1 à 5 ans d’emprisonnement, une amende de 50 à 30 000 FF et la confiscation des ustensiles, costumes et instruments…
Dans les environs de Paris, il y a plusieurs vagues d’arrestations de femmes plus ou moins connues, la Police Secrète ne cesse de lutter contre ce phénomène. Sous la Restauration (1814-30, après la chute de Napoléon les Bourbons reviennent au pouvoir), les poursuites continuent. Alors que dans les années 1870, les installations ont proliféré, en 1848, les arrestations sont massives. Le préfet de la capitale veut débarrasser la ville des boutiques de tireuses de cartes, de somnambules, mais il est plus difficile d’arrêter le commerce des cartomanciennes à la sauvette.
En province, il y a certains cas d’arrestations pour escroquerie ou magie mais rien d’extraordinaire. En 1808, 3 brigands sont arrêtés, ce sont des faussaires qui parcourent les Landes en vendant des amulettes et autres gadgets pour réaliser ses vœux. Sur les 50 personnes abusées, aucune ne dépose contre eux…C’est la volonté du préfet qui a conduit à leur arrestation. Leurs victimes avaient peur d’éventuelles représailles car ils croyaient qu’ils étaient de véritables sorrciers. Ils ont été condamné à 3 mois de prison et des aveux publiques de fourberie.
D’un autre côté, certaines populations rendent justice eux-mêmes, par le feu…
Contrairement aux siècles précédents, les autorités savaient faire la part du Diable et discerner le possible de l’impossible.
3. La littérature « magique »
Un grimoire est un ouvrage manuscrit rédigé par un moine ou un savant, avec des secrets peu catholique pour parer aux difficultés ou s’assurer une domination des choses et des hommes par l’évocation du Malin, écrit entre le 9 et le 13°, ils sont attribués à des papes et des empereurs pour leur assurer une renommée. Par exemple, Le Livre des Conjurations est attribué au Pape Honorius, Les Clavicules à Salomon ou l’Enrichidion au Pape Léon 3 (personnage contemporains de Charlemagne), mais en fait ils ont été rédigés au 16°.
Le Grand Albert est un des plus connu, il contient des recettes médicales, des légendes, des secrets sur les femmes… Le Petit Albert n’est qu’un pâle copie pour le peuple.
Au début du 19°, la littérature magique connait un succès fou… Le Grand et Petit Albert sont réédités, avec le Rituel d’Agrippa, Dragon rouge ou Art de commander les esprits célestes, aériens, terrestres, infernaux, qui permettent de faire parler les morts, Poule Noire, Poule aux œufs d’or, Haute Magie (1854, de l’abbé Constant en plusieurs volumes), Essais de science maudite (de Stanislas de Guaïta, créateur de l’Ordre de la Rose-Croix , en 3 volumes), Dictionnaire Infernal (de Collin du Plancy en 6 tomes)… L’important pour qu’un grimoire soit un succès, il faut y inclure des traditions anciennes, soi-disant anciennes…
Lire un grimoire au 19° provoque frayeur et fascination… les légendes persistent…La possession d’un tel ouvrage est dangereux…Quand on en hérite, il ne faut pas l’ouvrir, des invitations sont inscrites sur la première page, qui font que l’on ne peut pas bouger : on est sous l’emprise du Diable…Seul un prêtre ou un sorcier peuvent libérer le curieux. A première vue, les pages sont rouge sang, mais une fois initié, on peut découvrir des signes cabalistiques noirs. Pour le consulter, il faut respecter un rituel bien précis : lui poser une question précise et jeûner pendant 3 jours et il est recommandé de l’ouvrir la nuit et de le conserver dans un endroit inaccesible.
Un almanach est une sorte de calendrier avec de petites recettes,croyances et traditions pour lutter contre le Mal au quotidien… Ils connaissent un succès fou. Pour contrer cette production, l’Egilse émet des almanach catholiques avec des prières et les saints à invoquer en cas de malheur…
Après 1850, cette littérature est menacée par les lois répressives qui interdisent de vendre des livres malsains.
4. Les sorciers particuliers
a. La leveuse de trésors
Certaines femmes ont le don de découvrir les trésors… elles sont nées sous une position astrale particulière et leur mère est morte avant le baptême ou la naissance. C’est un don altruiste, qui ne profite qu’à un client. Si elle accepte, elle se prépare à la chasse par un jeûn d’un jour. Sur une baguette d’épine blanche, elle lance des oraisons, recouvre ses mains d’une peau de chien noir et met dans sa poche un métal précieux (l’or appelle l’or). Elle touche ensuite de sa baguette les pierre en demandant : « Pierre, est-ce toi ? ». Quand la baguette tourne dans sa main, le trésor est découvert, mais personne ne doit y toucher ou creuser sans son autorisation sous peine de mort.
Connaissaient-elles déjà les endroits ou avaient-elles de véritables pouvoirs ?
b. La nécromancienne
Jusqu’au début du 20° siècle, on trouvait dans certains village un individu (souvent une femme) capable de parler avec les morts. C’est une coutume répandue surtout en Bretagne et dans le Languedoc. La nécromancienne agit à la demande de la famille qui veut savoir pourquoi l’esprit décedé vient les tourmenter. Elle doit effectuer un rituel précis : elle consulte la « cloche aux morts », se rend seule sur la tombe concernée (s’il n’y a pas de corps, elle utilise un portrait) avec dans sa main un objet du mort. Après diverses oraisons et des signes cabalistiques en direction de la Lune , elle pose ses questions, les reponses viennent soit par un souffle léger, soit par transmission de pensée.
c. Le meneur de loup
Le loup est un animal que l’on redoute, car il peut tuer le bétail et plus rarement les hommes, il est également le compagnon du sorcier et son hurlement est lugubre. Il y aussi le risque des loups-garous. Donc, si un homme arrive à commander aux loups, il a forcément dû faire un pacte diabolique. Le meneur de loup va de maison en maison pour demander l’hospitalité.
Source : La sorcellerie autrefois de Brigitte Rochelandet aux éditions Horvath